Shibari : quand l’art des cordes devient chemin de développement personnel
On croit souvent que le shibari se résume à de jolies cordes et à une esthétique sensuelle. Mais derrière chaque nœud se cache une invitation intime : explorer qui l’on est, ici et maintenant, avec l’autre et avec soi-même. Voici pourquoi – et comment – cette pratique japonaise peut devenir un véritable laboratoire de croissance personnelle.
1. Écouter son corps (et celui de l’autre)
Avant même le premier tour de jute, le shibari appelle au scan corporel : respiration, postures, micro-tensions. Accorder cette attention fine à ses sensations développe une conscience somatique que l’on emporte ensuite dans la vie courante : savoir quand on force, quand on se ferme, quand on s’ouvre. C’est aussi un délicieux rappel que le corps n’est pas un simple véhicule mais un complice.
2. Muscler la confiance et le lâcher-prise
Dans une suspension ou un simple single-column : l’attacheur doit maîtriser ses gestes ; l’attaché·e doit se sentir assez en sécurité pour se laisser jouer par la gravité. Cette confiance réciproque n’apparaît pas comme par magie ; elle se construit, se négocie, se nourrit de feed-back. La bonne nouvelle : une fois qu’on a appris à lâcher vraiment dans les cordes, on sait mieux lâcher prise ailleurs.
3. Communiquer pour de vrai
“Ça va ?” “Oui, oui.” – on connaît ce dialogue de surface. Le shibari exige de passer au degré supérieur : questions ouvertes, check-ins réguliers, langage non-verbal clair. On apprend à verbaliser limites, désirs, sensations mouvantes. Résultat : une compétence de communication empathique que beaucoup de coachings facturent cher !
4. Accueillir ses émotions
Étrangement, un joli shibari peut réveiller des vagues d’extase, des larmes ou des éclats de rire. Les émotions cor-corps (oui, inventons le mot) remontent vite quand on est immobilisé·e ou responsable de l’autre. Les observer sans jugement, les partager après la séance, c’est un exercice de pleine conscience émotionnelle rarement proposé par les manuels de développement personnel – et pourtant si efficace.
5. Révéler sa créativité
Choisir la texture des cordes, composer une forme sur un dos nu, jouer avec la lumière, raconter une histoire : le shibari est aussi un art visuel et narratif. On redécouvre qu’on peut créer avec très peu d’outils, simplement en réinventant l’usage d’un objet millénaire – la corde. De quoi débloquer l’artiste intérieur caché derrière le “je ne suis pas créatif !”
Conseils pour débuter en mode “growth”
Étape | Intention | Bénéfice perso |
---|---|---|
Trouver un cadre safe (cours, atelier) | Poser des règles claires | Sécurité = base de toute exploration |
Pratiquer le consentement explicite | Oser dire : oui, non, peut-être | Affirmation de soi, respect de l’autre |
Tenir un carnet de sensations | Noter après chaque session | Intégrer les apprentissages |
Varier les rôles (rigger/model) | Voir des deux côtés de la corde | Empathie, vision globale |
Inclure des rituels de retour au calme | Respiration, massage léger | Ancrage, intégration corporelle |
En conclusion
Le shibari n’est pas qu’un art érotique ; c’est un miroir. Chaque corde tendue reflète nos forces, nos peurs, notre capacité à nous abandonner ou à prendre soin. Pratiqué avec bienveillance, il fait naître une version plus consciente, plus confiante et plus créative de soi. En d’autres mots : un parcours de développement personnel tissé… sur mesure.
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